[Cinéma] Alice in Wonderland

Cela fait longtemps que j'attendais ce film. De la première rumeur à la dernière bande annonce. Voire l'imaginaire de Lewis Carroll adapté par le surprenant Tim Burton, tout fan de ce dernier ne peut qu'espérer le chef-d'oeuvre. Mais hélas, on ne peut pas en qualifier le film.

Il y a beaucoup de qualités, c'est indéniable. Mais le film pêche par un mauvais scénario, simple, convenu et extrémement prévisible. Ce dernier n'est pas signé Tim Burton mais Linda Woolverton, il l'a juste approuvé et c'est déja assez grave. La marque Disney est hélas trop présente. C'est propre, gentil, à la limite du manichéen et parfois du ridicule. Aucune folie, celle de Burton, que tout le monde attendait, n'est présente. Pire encore, il y a de la logique, alors que la grande force de Lewis Carroll est cette absence de logique..

Malgré ce scénario, le film est sauvé par de nombreux points. Tout d'abord, le jeu des acteurs.

Le Chapelier Fou est interprété par Johnny Depp, qui comme à son habitude, offre une prestation remarquable. Un brin de folie en plus de sa part -car il en est capable- aurait cependant été bienvenue. L'apparence du personnage est une merveille. L'acteur en à lui même peint une aquarelle. Les effets-spéciaux font le reste, et ses yeux sont ainsi plus gros que la normale et changent de couleurs selon son humeur.

Le personnage le plus intéréssant du film, est sans aucun doute, La Reine Rouge. Helena Bonham Carter, hystérique à souhaît, avec une tête énorme (comme décrit dans les livres) nous délivre une prestation parfaite, comme toujours. Rien à redire, toutes ses appartions sont jubilatoires.

Sa soeur, La Reine Blanche est un personnage complexe, bien plus qu'on ne pourrait penser et c'est Anne Hathaway qui endosse le personnage, utilisant tout son talent pour nous montrer sa part sombre qu'elle tente de refouler.

Et le tableau des acteurs ne s'arretent pas là. Crispin Glover, en valet manipulateur, Matt Lucas, donne son visage aux jumeaux Tweedledee et Tweedledum. Stephen Fry, double Le Chat de Cheshire dont les apparitions sont trop rares. Alan Rickman, et sa voix grave, à travers La Chenille Bleu. Timothy Spall, qui incarne Bayard et surtout l'impressionant Christopher Lee, qui malgré ses quelques répliques donnent des frissons.

Il faut aussi penser à Alice. Tim Burton a ainsi choisi une inconnue, Mia Wasikowska et il faut dire qu'elle ne s'en sort pas trop mâl. Mais avec tous les talents autour d'elle, elle fait parfois un peu "tâche" et sa prestation -bien que convenable- est de loin la moins marquante du film.

Tim Burton est un génie en ce qui concerne la qualité visuelle. Son Pays des Merveilles est travaillé. Chaque détail est soigné. La faune et la flore sont surprenant. Néanmoins, pas assez glauque, comme on pouvait l'espérér de sa part.

Coté, musique, le réalisateur reste en terrain connue, et fait appel à Danny Elfman ( Beetlejuice, Batman, Edward aux Mains d'Argent, Batman, le Défi, L'Étrange Noël de Monsieur Jack, Sleepy Hollow, la Légende du Cavalier Sans Tête, La Planète des Singes, Big Fish, Charlie et la Chocolaterie, Les Noces Funèbres ). Sa composition s'accorde bien au film, et les thémes (surtout celui d'Alice) sont sublimes.

Je trouve dommage de ne pas avoir eu droit a un générique de début comme Burton sait si bien les faire. C'est à chaque fois un grand moment pour Danny Elfman et ses fameux "Main Titles".

Au final, les acteurs sont bons, le visuel est magnifique, la musique parfaite. seul le scénario gâche le film. Ce n'est pas l'adaptation que tout le monde pouvait espérer, mais Tim Burton a su, à partir d'un scénario décevant, nous donner un film qui est "seulement" réussi. Une petite déception donc, mais il ne faut pas bouder son plaisir. A voir.

Note: 13/20